Comment l’agrivoltaïsme et les énergies renouvelables transforment l’agriculture en Eure-et-Loir : les opportunités et les défis
Découvrez comment l’agrivoltaïsme et les énergies renouvelables révolutionnent l’agriculture en Eure-et-Loir. Objectifs, projets éoliens, méthanisation, et financements participatifs : tout ce que les agriculteurs et développeurs doivent savoir pour saisir ces opportunités.
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En Eure-et-Loir, l’agriculture et les énergies renouvelables convergent pour offrir des perspectives innovantes et durables. Avec la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte (TECV) et les objectifs ambitieux de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) publiée le 28 octobre 2016, la région s’engage dans une transition énergétique qui place les agriculteurs au cœur de projets comme l’agrivoltaïsme et la méthanisation. Ces initiatives permettent de diversifier les revenus, d’optimiser l’usage des terres et de répondre aux enjeux climatiques. Cet article explore les opportunités offertes par les EnR, en particulier l’agrivoltaïsme, pour les agriculteurs d’Eure-et-Loir, tout en abordant les défis techniques et réglementaires.
Les objectifs nationaux et régionaux des énergies renouvelables
La TECV fixe des objectifs clairs pour les EnR en France : atteindre 32% de la production d’énergie d’ici 2030, dont 40% dans la production d’électricité et 10% dans la consommation de gaz. En Eure-et-Loir, ces ambitions se traduisent par des initiatives concrètes, notamment via le Schéma Régional de Climat, Air et Énergie (SRCAE). Ce schéma régional identifie les zones prioritaires pour le développement des EnR, comme la Grande Beauce ou le Plateau entre Chartres et Dreux.
En 2015, Eure-et-Loir comptait déjà 420,9 MW de puissance éolienne installée, répartis sur 31 parcs éoliens. À l’échelle nationale, la France atteignait 11 200 MW (1 465 parcs) au 30 septembre 2016, tandis que la région Centre-Val de Loire se classait quatrième avec 918 MW (89 parcs). Ces chiffres témoignent d’un dynamisme régional, où les agriculteurs peuvent jouer un rôle clé en intégrant des projets agrivoltaïques ou éoliens sur leurs terres.
L’agrivoltaïsme : une synergie entre agriculture et énergie
L’agrivoltaïsme, qui combine production agricole et production d’électricité photovoltaïque, est particulièrement adapté aux exploitations d’Eure-et-Loir. Les panneaux solaires, installés au-dessus des cultures ou des pâturages, offrent un double avantage. Ils génèrent de l’énergie tout en protégeant les cultures des aléas climatiques (sécheresse, grêle). Selon une étude de l’ADEME, les installations agrivoltaïques peuvent augmenter le rendement agricole de certaines cultures jusqu’à 20% dans des conditions optimales, grâce à l’ombre partielle fournie par les panneaux.
Pour les agriculteurs, l’agrivoltaïsme représente une source de revenus complémentaires via la location des terres ou la vente d’électricité. En Eure-et-Loir, des projets pilotes sont en cours, notamment dans la Grande Beauce, où les vastes surfaces agricoles sont idéales pour ce type d’installation. Cependant, les projets doivent respecter des contraintes strictes, comme l’absence de construction dans les zones inondables ou à risques géologiques, conformément à l’article R.111-2 du Code de l’Urbanisme.
Les projets éoliens : une opportunité pour les agriculteurs
Les projets éoliens, bien implantés en Eure-et-Loir, offrent également des opportunités. Le département a défini 5 zones prioritaires pour l’implantation d’éoliennes : Grande Beauce, ZDE du Bonnevalais, Plateau entre Chartres et Dreux, Thimerais, et Faux Perche, couvrant 114 communes. Ces zones sont encadrées par le Schéma Régional Éolien (SRE), qui planifie les implantations pour minimiser les impacts environnementaux et paysagers.
Les agriculteurs peuvent bénéficier de redevances annuelles pour l’installation d’éoliennes sur leurs terres, souvent comprises entre 3 000 et 5 000€ par éolienne. Toutefois, les projets éoliens doivent respecter des réglementations strictes, notamment en matière de nuisances sonores (70 dBa le jour, 60 dBa la nuit) et d’impact sur les radars militaires (exclusion dans un rayon de 20 km autour des bases d’Orléans-Bricy et Châteaudun).


La méthanisation ou comment valoriser les déchets agricoles
La méthanisation, qui transforme les déchets organiques (fumier, lisier, résidus de cultures) en biogaz, est une autre opportunité pour les agriculteurs. En Eure-et-Loir, les unités de méthanisation doivent répondre à des exigences strictes pour limiter les nuisances olfactives, comme le stockage des digestats dans des bâtiments fermés et une durée maximale d’entreposage de 24 heures à température ambiante (ou plus si maintenu à moins de 7 °C).
Selon le Ministère de la Transition Écologique, la méthanisation pourrait couvrir 10% de la consommation de gaz d’ici 2030, offrant aux agriculteurs une source de revenus via la vente de biogaz ou d’électricité.
Les défis : les nuisances et les réglementations
Les projets EnR, bien que prometteurs, doivent surmonter des défis. Les nuisances sonores des éoliennes nécessitent des études d’impact rigoureuses et des mesures correctives, comme des restrictions d’exploitation si les niveaux sonores dépassent les seuils autorisés. Les unités de méthanisation, quant à elles, doivent gérer les odeurs, ce qui implique des études spécifiques et des investissements dans des infrastructures adaptées.
De plus, les projets doivent respecter les contraintes liées aux zones militaires (VOLTAC) et aux sites classés SEVESO, avec un éloignement minimal de 300 mètres pour les installations classées ICPE. Enfin, la concertation avec les riverains, via des enquêtes publiques et des financements participatifs, est essentielle pour garantir l’acceptation des projets.
Le financement participatif ou comment impliquer les communautés locales
La Loi de Transition Énergétique encourage les financements participatifs, avec un plafond de 2,5 millions d’euros pour les projets EnR sur les plateformes de crowdfunding. Les agriculteurs et développeurs peuvent proposer des modèles comme le financement direct en fonds propres ou l’actionnariat via des structures comme Énergie Partagée Investissement. En 2017, le label "Financement Participatif pour la Croissance Verte" a renforcé ces initiatives, offrant des bonus de rémunération pour les projets intégrant des fonds locaux.
En conclusion...
L’agrivoltaïsme, les projets éoliens et la méthanisation offrent aux agriculteurs d’Eure-et-Loir des opportunités uniques pour diversifier leurs revenus tout en contribuant à la transition énergétique. Avec 420,9 MW éoliens installés et des objectifs ambitieux pour 2030, le département se positionne comme un acteur clé des EnR.
Cependant, la réussite de ces projets repose sur une planification rigoureuse, le respect des réglementations et une concertation efficace avec les communautés locales. Pour les agriculteurs et développeurs, il est temps de saisir ces opportunités pour bâtir une agriculture durable et rentable.
Sources :
Présentation de la Charte pour la prise en compte des enjeux les projets d’énergie renouvelable en Eure et Loir - 2017 :
https://www.eure-et-loir.gouv.fr/contenu/telechargement/20380/140247/file/presentation%20charte%20EnR.pdf
Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte (TECV) :
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000031044385/
https://www.ademe.fr/expertises/energies-renouvelables/agrivoltaisme
https://www.ecologie.gouv.fr/energie-biomasse-methanisation