Comprendre la méthodologie ACV pour optimiser les projets agrivoltaïques

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L’Analyse du Cycle de Vie (ACV) est une méthode standardisée qui permet d’évaluer l’impact environnemental d’un produit ou d’un système (comme un système photovoltaïque) tout au long de son cycle de vie. On parle ici de l’extraction des matières premières à sa fin de vie, en passant par la fabrication, l’installation et l’exploitation. Pour les agriculteurs français et les développeurs de projets agrivoltaïques, comprendre cette méthodologie est crucial pour concevoir des installations durables et respectueuses de l’environnement, tout en optimisant les bénéfices économiques et agricoles.

Qu’est-ce que l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) ?

L’ACV, encadrée par les normes internationales ISO 14040 et 14044, repose sur une approche multicritère. Elle recense les flux de matières et d’énergie (entrants et sortants) à chaque étape du cycle de vie d’un produit. Ces données sont ensuite traduites en indicateurs environnementaux, comme l’empreinte carbone, la consommation de ressources non renouvelables ou la pollution de l’eau. Cette méthode permet d’identifier les étapes les plus impactantes et de comparer des solutions ayant des fonctions similaires, comme produire de l’électricité verte à partir de panneaux solaires monocristallins ou polycristallins.

Dans le cadre de l’agrivoltaïsme, où les installations photovoltaïques cohabitent avec l’activité agricole, l’ACV aide à évaluer si ces systèmes améliorent la performance environnementale tout en soutenant la production agricole. Par exemple, elle permet de mesurer l’impact des ombrières photovoltaïques sur les cultures ou l’élevage, en tenant compte des bénéfices comme la protection contre les intempéries ou l’optimisation des rendements.

L’ACV appliquée aux systèmes photovoltaïques

Un système photovoltaïque comprend les modules, les onduleurs, les câblages et les structures de montage. La phase de fabrication, notamment celle des modules à base de silicium, a l’impact environnemental le plus significatif, principalement en raison de l’énergie fossile utilisée.

En Europe, un système photovoltaïque met environ 1 à 1,5 ans pour produire autant d’énergie qu’il en a fallu pour le fabriquer, selon l’ensoleillement. Avec une durée de vie moyenne de 30 ans, cela garantit un bilan énergétique largement positif.

L’empreinte carbone d’un système photovoltaïque est estimée à environ 44 g CO2-eq/kWh pour le silicium cristallin, selon une harmonisation des données par l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE). Cette valeur prend en compte des hypothèses standardisées, comme un rendement de module de 75-80% et une irradiation moyenne de 1700 kWh/m²/an. Pour les agriculteurs, ces chiffres traduisent un retour sur investissement énergétique et environnemental rapide, renforçant l’intérêt des projets agrivoltaïques.

Pourquoi l’ACV est essentielle pour l’agrivoltaïsme ?

En France, l’agrivoltaïsme, défini par la loi du 10 mars 2023, vise à concilier production d’énergie renouvelable et activité agricole. L’ACV permet d’évaluer si un projet répond aux critères de durabilité, comme le maintien des revenus agricoles ou l’amélioration des conditions de culture grâce à l’ombrage. Par exemple, l’étude INCER-ACV, financée par l’ADEME, propose un outil en ligne pour tester différentes hypothèses et calculer les incertitudes liées à l’empreinte carbone des modules.

Pour les développeurs, l’ACV est également un outil stratégique pour répondre aux exigences réglementaires, comme celles de la RE2020, qui intègre l’empreinte carbone des équipements dans le calcul des émissions des bâtiments. En utilisant des données ACV issues des fabricants, plutôt que des valeurs par défaut pénalisantes, les projets agrivoltaïques peuvent se démarquer dans les appels d’offres.

En conclusion...

L’Analyse du Cycle de Vie est un outil puissant pour les agriculteurs et les développeurs de projets agrivoltaïques. Elle permet de quantifier l’impact environnemental des systèmes photovoltaïques, d’optimiser leur conception et de répondre aux attentes réglementaires et sociétales. En adoptant cette méthodologie, les acteurs du secteur peuvent non seulement réduire leur empreinte écologique, mais aussi valoriser leurs projets comme des solutions durables pour l’avenir de l’agriculture française.

Sources :
https://www.photovoltaique.info/fr/info-ou-intox/les-enjeux-environnementaux/analyse-du-cycle-de-vie/methodologie-acv/
https://www.eco-conception.fr/static/analyse-du-cycle-de-vie-acv.html
https://www.lab-recherche-environnement.org/fr/article/note-sur-lanalyse-du-cycle-de-vie-et-les-energies-renouvelables/

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