L'agrivoltaïsme en Ardèche : une charte pour encadrer le développement photovoltaïque et préserver les terres agricoles
Découvrez la charte départementale photovoltaïque et foncier agricole en Ardèche : un cadre essentiel pour un agrivoltaïsme équilibré, alliant production d’énergie et préservation des terres agricoles. Un guide incontournable pour agriculteurs et développeurs de projets !
RÉGLEMENTATION DU SOLAIRE PHOTOVOLTAÏQUE
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Face aux défis croissants du changement climatique et de la transition énergétique, l’agrivoltaïsme apparaît comme une solution innovante permettant de concilier production agricole et développement des énergies renouvelables.
Dans le département de l’Ardèche, où le foncier agricole est limité et essentiel à la souveraineté alimentaire, une charte départementale a été mise en place pour encadrer le développement des installations photovoltaïques sur les terres agricoles. Ce document vise à assurer un équilibre entre l’exploitation agricole et la production énergétique, tout en prévenant la spéculation foncière et l’artificialisation des sols.
Un cadre réglementaire pour un développement maîtrisé en Ardèche
Avec 5 600 exploitations agricoles et une surface agricole utile (SAU) de 220 000 hectares (DRAAF Auvergne-Rhône-Alpes, 2020), l’Ardèche doit protéger ses terres tout en contribuant aux objectifs de transition énergétique. Pourtant, le foncier agricole représente seulement 22% du territoire départemental, avec des terres arables couvrant moins de 5% de la superficie totale (soit environ 27 000 hectares).
L’agrivoltaïsme permet de générer un revenu complémentaire pour les agriculteurs en produisant de l’électricité tout en protégeant certaines cultures des aléas climatiques. Aujourd’hui, l’Ardèche compte 10 parcs photovoltaïques couvrant 118,5 hectares et produisant 60 MWc. L’objectif départemental est d’atteindre 180 MWc installés d'ici à 2030, en priorisant l’installation de panneaux sur les toitures agricoles, les ombrières de parkings et les friches industrielles.
La charte ardéchoise repose sur quatre principes clés :
la priorité au maintien de l'activité agricole : les projets doivent garantir une production agricole significative.
le respect des paysages et du patrimoine naturel : une intégration paysagère rigoureuse est exigée.
l'équilibre entre production énergétique et exploitation agricole : la synergie entre les deux activités est essentielle.
la concertation avec les acteurs locaux : agriculteurs, collectivités et associations sont impliqués.
Quels sont les critères de la charte départementale pour un agrivoltaïsme encadré ?


Un outil de régulation contre la spéculation foncière en Ardèche
Un des enjeux majeurs de la charte est de prévenir la spéculation sur le foncier agricole. En effet, certaines entreprises pourraient être tentées d’acheter des terres agricoles uniquement dans le but d’y installer des centrales photovoltaïques, au détriment de la production alimentaire locale.
Pour éviter ces dérives, plusieurs mesures sont mises en place :
favoriser l’installation sur des terrains déjà artificialisés (friches industrielles, toitures, parkings)
limiter la conversion de terres agricoles productives en surfaces exclusivement dédiées à l’énergie
exiger des garanties contractuelles assurant que l’activité agricole reste prédominante sur le long terme.
Des exemples de projets agrivoltaïques en Ardèche
Plusieurs initiatives locales démontrent l’intérêt de l’agrivoltaïsme :
élevage et photovoltaïque : des exploitations ovines intègrent des panneaux surélevés, permettant aux animaux de s’abriter du soleil tout en conservant l’espace de pâturage.
maraîchage sous panneaux solaires inclinables : des essais menés sur des cultures légumières montrent une meilleure conservation de l’humidité des sols et une réduction du stress hydrique.
viticulture et ombrage contrôlé : des vignerons expérimentent des structures photovoltaïques modulables pour protéger les vignes des excès climatiques.
En conclusion : c'est un modèle d’avenir sous conditions
L’agrivoltaïsme en Ardèche représente une opportunité précieuse pour allier transition énergétique et préservation des exploitations agricoles. Toutefois, son développement doit être strictement encadré afin d’éviter les dérives foncières et économiques. La charte départementale joue un rôle clé en fixant des critères précis qui garantissent un équilibre entre production agricole et énergétique.
Les agriculteurs et développeurs intéressés par l’agrivoltaïsme en Ardèche doivent s’assurer de respecter ces exigences pour inscrire leur projet dans une démarche durable et bénéfique pour l’ensemble du territoire.
Source :
Charte départementale "photovoltaïque et foncier agricole"
https://www.ardeche.gouv.fr/contenu/telechargement/21401/178535/file/charte_PV_signee.pdf
Pour éviter les dérives foncières et environnementales, la charte impose des critères stricts :
le maintien obligatoire de l'activité agricole : les installations ne doivent pas réduire la productivité agricole
l'installation réversible et démontable : les sols doivent rester exploitables après le retrait des panneaux
l'impact mesuré sur le rendement agricole : les projets doivent démontrer leur innocuité sur la production
la priorité aux terrains déjà artificialisés : les toitures, friches industrielles et parkings sont privilégiés
Ces critères sont conformes aux recommandations du ministère de l’Agriculture, qui prépare un décret renforçant l’encadrement de ces installations (Ministère de l'Agriculture, 2024).
Quels sont les enjeux économiques et environnementaux ?
Le développement de l’agrivoltaïsme en Ardèche pose plusieurs défis :
la préservation du foncier agricole : éviter que les terres agricoles ne soient détournées de leur vocation première.
assurer un modèle économique viable : équilibrer les revenus agricoles et énergétiques pour garantir la pérennité des exploitations.
minimiser l’impact écologique : veiller à ce que les installations ne perturbent pas les écosystèmes locaux.
Selon l’ADEME, un projet agrivoltaïque bien conçu peut réduire la consommation d’eau de 20% en diminuant l’évapotranspiration des cultures sous les panneaux, tout en augmentant la production électrique (ADEME, 2023).