L’agrivoltaïsme en Bretagne : une opportunité pour les agriculteurs et le développement durable

Découvrez comment l’agrivoltaïsme en Bretagne combine production agricole et énergie solaire. Un guide complet pour les agriculteurs et développeurs de projets, avec chiffres clés et priorités d’implantation.

4/28/20254 min read

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Face à la nécessité de concilier souveraineté alimentaire et énergétique, l’agrivoltaïsme s’impose comme une solution innovante en Bretagne. Ce système, qui associe production agricole et énergie solaire sur une même parcelle, répond aux enjeux climatiques tout en offrant des opportunités économiques pour les agriculteurs.

Selon la Doctrine Photovoltaïque 2024 de la Chambre d’agriculture de Bretagne, son développement doit être raisonné pour préserver la vocation agricole des terres. Cet article, destiné aux agriculteurs français et aux développeurs de projets agrivoltaïques, explore les opportunités, les priorités et les cadres réglementaires de cette pratique.

Pourquoi adopter l’agrivoltaïsme en Bretagne ?

La Bretagne limite l'utilisation des terres agricoles à 1 000 ha d'ici 2050. En 2024, la capacité installée dans la région était de 0,8 GW, contre 36,3 GW au niveau national. Les objectifs du SRADDET 2020 (0,9 GW en 2023) n’ont été réalisés qu’à 45%, loin des 80% nationaux. Pour combler ce retard, la Chambre d’agriculture ambitionne d’atteindre 1,7 GW d’ici 2030 et 3,9 GW d’ici 2050, avec une priorité : 85% de la production photovoltaïque bretonne devra provenir de toitures.

L’agrivoltaïsme s’inscrit dans cette dynamique. En diversifiant les revenus des agriculteurs tout en maintenant une activité agricole significative, il répond aux besoins énergétiques décarbonés sans compromettre la souveraineté alimentaire. La loi du 10 mars 2023 sur l’accélération des énergies renouvelables encadre strictement cette pratique, stipulant que l’activité énergétique doit rester secondaire par rapport à la production agricole.

Quelles sont les priorités d’implantation du photovoltaïque en Bretagne ?

La Chambre d’agriculture de Bretagne établit un ordre clair pour l’installation des panneaux photovoltaïques. L'objectif est de minimiser l’impact sur les terres agricoles.

  1. Sur les toitures : bâtiments agricoles, industriels ou commerciaux, avec un objectif de 85% de la production en 2050.

  2. Sur sols artificialisés : parkings, friches industrielles ou urbaines non recyclables.

  3. Sur sites inaptes à l’agriculture : anciennes carrières, décharges ou plans d’eau.

  4. Sur surfaces non exploitées des exploitations : pour l’autoconsommation, si nécessaire à l’exploitation.

  5. Sur terres agricoles (agrivoltaïsme) : uniquement si la production agricole reste principale et significative.

Cette hiérarchie limite l’utilisation des terres agricoles, estimée à seulement 1 000 ha en Bretagne d’ici 2050, contre 80 000 ha au niveau national.

Quelles sont les conditions d'implantation d'un site agrivoltaïque en Bretagne ?

L’agrivoltaïsme est strictement encadré pour garantir la durabilité agricole. Selon la loi, une installation doit apporter au moins un des services suivants sans compromettre la production agricole :

  • l'amélioration du potentiel agronomique

  • l'adaptation au changement climatique

  • la protection contre les aléas (grêle, gel)

  • l'amélioration du bien-être animal.

Une étude préalable, réalisable par la Chambre d’agriculture, doit démontrer la viabilité économique de l’activité agricole indépendamment de la production énergétique. L’INRAE recommande une densité de panneaux de 20-25% pour préserver les rendements. Les projets, limités à 1 MWc (1 à 3 ha), privilégient les agriculteurs comme investisseurs majoritaires, souvent via des sociétés d’économie mixte avec des partenaires territoriaux, comme les syndicats d’énergies bretons.

Quels sont les défis et solutions apportés par l'agrivoltaïsme ?

Le développement de l’agrivoltaïsme fait face à plusieurs défis. Le coût du désamiantage des bâtiments anciens, un obstacle majeur à la solarisation des toitures, nécessite une prise en charge par l’État, selon la Chambre d’agriculture. Par ailleurs, les terres incultes ou inexploitées depuis plus de 10 ans feront l’objet d’un cadre spécifique pour évaluer leur potentiel agricole avant toute installation photovoltaïque.

Pour éviter les projets "alibis", un dispositif de contrôle et de sanctions est exigé, incluant un démantèlement obligatoire si les critères de production agricole (rendement, qualité) ne sont pas respectés.

La Chambre d’agriculture de Bretagne s’engage à participer à l’Observatoire National de l’Agrivoltaïsme pour compiler des données robustes, avec un suivi neutre financé par les exploitants d’énergie. Depuis 2024 et encore en 2025, le développement de l’agrivoltaïsme en Bretagne reste limité pour évaluer ses impacts sur les rendements et la qualité.

Une stratégie énergétique pour les exploitants

La Chambre d’agriculture encourage les exploitations à adopter une stratégie énergétique pour accroître leur autonomie. L’autoconsommation, via des installations sur toitures ou sur des surfaces non exploitées, permet de réduire les coûts énergétiques. Les projets de construction doivent intégrer une réflexion sur le photovoltaïque, avec des bâtiments conçus pour accueillir des panneaux immédiatement ou à terme.

En conclusion...

L’agrivoltaïsme représente une opportunité unique pour les agriculteurs bretons de diversifier leurs revenus tout en contribuant à la transition énergétique. Cependant, son développement doit être progressif et encadré pour préserver la vocation agricole des terres. En s’appuyant sur des études rigoureuses, des contrôles stricts et un accompagnement par la Chambre d’agriculture, la Bretagne peut devenir un modèle d’intégration raisonnée de l’agrivoltaïsme.

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