L’agrivoltaïsme : une solution durable pour la Normandie

Découvrez comment l’agrivoltaïsme en Normandie combine agriculture et production d’énergie solaire. Guide complet pour agriculteurs et développeurs : enjeux, recommandations, cadre réglementaire et opportunités. Boostez vos projets avec des solutions durables !

AGRIVOLTAÏSMERÉGLEMENTATION DU SOLAIRE PHOTOVOLTAÏQUE

4/29/20254 min read

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Face aux défis de la transition énergétique et de la préservation des terres agricoles, l’agrivoltaïsme émerge comme une solution innovante en Normandie. Ce système, qui associe production agricole et énergie photovoltaïque sur une même parcelle, répond aux objectifs ambitieux de la région : augmenter la part des énergies renouvelables à 32% d’ici 2030 tout en limitant l’artificialisation des sols.

Selon le Guide régional pour le développement des projets photovoltaïques en Normandie (2022), la région a vu sa puissance photovoltaïque raccordée croître de 20% en 2022, atteignant 192 MW fin 2020. Cet article explore les opportunités, les enjeux et les recommandations pour les agriculteurs et les développeurs de projets souhaitant investir dans l’agrivoltaïsme.

Pourquoi adopter l’agrivoltaïsme en Normandie ?

La Normandie, avec un ensoleillement de 1100 à 1200 kWh/m²/an, comparable à certains Länder allemands où le photovoltaïque prospère, offre un potentiel significatif pour l’agrivoltaïsme. Malgré un facteur de charge solaire de 12,4% (contre 16,3% en Provence-Alpes-Côte d’Azur), les avancées technologiques et la baisse des coûts des panneaux solaires rendent les projets viables. En 2020, la région comptait 16 723 installations photovoltaïques, dont 11 765 de petite taille (<3 kWc), représentant 32 MW.

L’agriculture normande, qui couvre 70% du territoire et emploie 59 000 personnes, est un pilier économique. Cependant, l’artificialisation des sols (20 000 ha perdus entre 2009 et 2018) menace ce secteur. L’agrivoltaïsme s’inscrit dans la démarche "zéro artificialisation nette" (ZAN) promue par la loi Climat et Résilience (2021).

Le SRADDET fixe des objectifs clairs pour la filière photovoltaïque :

  • 2021 : 313 GWh/an (288 MW)

  • 2026 : 472 GWh/an (434 MW)

  • 2030 : 600 GWh/an (552 MW)

Ces ambitions s’accompagnent d’une priorité : privilégier les installations sur toitures, ombrières ou sites dégradés pour limiter l'artificialisation des sols.

Quels sont les avantages de l’agrivoltaïsme pour
les agriculteurs ?

  • Revenus complémentaires : les agriculteurs peuvent louer leurs terres pour des installations photovoltaïques, générant un revenu stable sur 20 à 30 ans. À titre d'exemple, un projet agrivoltaïque sur 10 ha peut rapporter entre 1 500 et 5 000 €/ha/an, selon les contrats.

  • Protection des cultures : les panneaux solaires offrent un ombrage bénéfique pour certaines cultures (vignes, maraîchage) ou élevages, réduisant le stress thermique et hydrique, surtout face au changement climatique.

  • Soutien public : les installations agrivoltaïques de moins de 500 kWc bénéficient de tarifs d’achat garantis (arrêté du 6 octobre 2021), révisés trimestriellement. Les projets plus importants (>500 kWc) peuvent accéder à des appels d’offres pour un complément de rémunération.

Quelles sont les recommandations pour les développeurs de projets agrivoltaïques ?

Le guide régional propose 3 recommandations clés pour les projets agrivoltaïques, à savoir :

  1. Les démarches partenariales : les projets doivent s’inscrire dans une planification intercommunale, en lien avec les Plans Climat-Air-Énergie Territoriaux (PCAET) et les Plans Locaux d’Urbanisme intercommunaux (PLUi). Une concertation publique est essentielle pour garantir l’acceptabilité sociale.

  2. La priorité aux surfaces anthropisées : les installations sur bâtiments agricoles ou ombrières sont privilégiées. Pour les projets au sol, les sites dégradés (friches industrielles, anciennes carrières) sont recommandés, conformément à la règle 39 du SRADDET, qui interdit les installations sur terres agricoles ou naturelles sauf dérogation.

  3. L'intégration environnementale : les projets doivent inclure des mesures d’évitement, de réduction et de compensation (séquence ERC) pour préserver la biodiversité. Des suivis réguliers de la faune et de la flore sont requis pendant l’exploitation.

Quel est le cadre réglementaire et les procédures en vigueur en Normandie ?

Les projets agrivoltaïques sont soumis à plusieurs réglementations :

  • Code de l’urbanisme : les installations sur bâtiments nécessitent une déclaration préalable (P<3 MWc) ou un permis de construire (P>3 MWc). Les projets au sol sont examinés par la Commission Départementale de Préservation des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers (CDPENAF).

  • Code de l’environnement : une évaluation environnementale est obligatoire pour les projets >1 MWc, ou un examen au cas par cas pour ceux P>300 kWc. Une étude d’impact Natura 2000 est requise si le site est concerné.

  • Compensation agricole : pour les projets impactant plus d'1 ha (Eure, Calvados) ou plus de 5 ha (Manche, Orne, Seine-Maritime) de terres agricoles, une étude préalable et des mesures de compensation collective sont nécessaires.

Quels sont les défis et perspectives présents ?

Malgré ses atouts, l’agrivoltaïsme doit faire face à plusieurs défis comme :

  • Les conflits d’usage : la concurrence entre production alimentaire et énergétique reste un enjeu, comme souligné par la Chambre régionale d’agriculture de Normandie (délibération du 22 novembre 2019).

  • Les coûts initiaux : bien que les coûts des panneaux diminuent, l’investissement initial reste élevé, nécessitant un accompagnement financier.

  • L'acceptabilité locale : une communication transparente et une gouvernance partagée sont cruciales pour éviter les oppositions.

À l’avenir, les innovations technologiques (panneaux bifaciaux, trackers solaires) et le développement de projets pilotes, comme le démonstrateur agrivoltaïque sur vignes dans les Pyrénées-Orientales, pourraient renforcer l’attractivité de cette filière.

En conclusion...

L’agrivoltaïsme représente une opportunité majeure pour les agriculteurs normands et les développeurs de projets photovoltaïques. En combinant production agricole et énergétique, il répond aux enjeux de transition énergétique tout en préservant les terres agricoles.

Avec un cadre réglementaire clair, des dispositifs de soutien financier et un accompagnement des services de l’État (DREAL, DDT), la Normandie peut devenir un modèle d’innovation durable. Agriculteurs et développeurs de projets agrivoltaïques, saisissez cette chance de contribuer à un avenir énergétique et agricole vert !

Source :
Guide régional pour le développement des projets photovoltaïques en Normandie - 2022 :
https://www.normandie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/20221223_guidepv_normandie_vf.pdf

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