Le développement de l’agrivoltaïsme dans le Cher : un guide pour les agriculteurs
Découvrez comment développer l’agrivoltaïsme dans le Cher : cadre réglementaire, opportunités économiques et bonnes pratiques pour concilier agriculture et énergie solaire, selon la charte départementale de 2011.
AGRIVOLTAÏSME
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Dans le Cher, où l’agriculture couvre environ 60% du territoire, l’agrivoltaïsme apparaît comme une solution innovante pour répondre aux défis climatiques et économiques. La charte départementale du Cher, publiée en décembre 2011 par la Direction Départementale des Territoires, établit un cadre pour un développement équilibré et maîtrisé de cette pratique.
Destiné aux agriculteurs et aux porteurs de projets agrivoltaïques, cet article s’appuie principalement sur ce document officiel, enrichi de données fiables, pour explorer les opportunités, les contraintes réglementaires et les bonnes pratiques de l’agrivoltaïsme dans le Cher. Comment tirer parti de cette opportunité tout en préservant les terres agricoles et l’environnement ? Voici notre guide complet.
Quelle sont les opportunités de l’agrivoltaïsme dans le Cher ?
1. Un levier économique pour les exploitants
L’installation de centrales photovoltaïques au sol peut générer des revenus complémentaires pour les agriculteurs du Cher. Selon la charte de 2011, ces projets offrent une "possibilité de valorisation économique" pour les porteurs de projet et une source de recettes pour les propriétaires terriens et les collectivités locales, via des baux emphytéotiques ou des taxes foncières.
L’Ademe estime que ces revenus peuvent atteindre 1 500 à 5 000 €/hectare/an, tout en permettant de maintenir une activité agricole. Dans un département où les exploitations sont parfois fragilisées par la volatilité des marchés, cette diversification financière est un atout majeur.
2. Une contribution à la lutte contre le réchauffement climatique
La charte souligne que le photovoltaïque participe à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en ligne avec les objectifs des lois Grenelle et du plan européen de lutte contre le réchauffement climatique. En 2023, la région Centre-Val de Loire comptait 1,2 GW de capacité photovoltaïque installée, et le Cher peut jouer un rôle clé pour atteindre les 20% d’énergies renouvelables visés par la France d’ici 2030 (Directive RED II). L’agrivoltaïsme permet de produire de l’énergie tout en limitant l’artificialisation des sols, contrairement aux grandes installations industrielles.
Quel est le cadre réglementaire dans le Cher ?
La charte du Cher et le décret du 13 novembre 2024 définissent des règles strictes pour l’installation de centrales photovoltaïques au sol, afin de préserver les terres agricoles et l’environnement. Voici les points clés à retenir :
Réglementation selon la puissance et la hauteur :
Inférieure à 3 kWc : déclaration préalable si la hauteur dépasse 1,80 m.
3 kWc à 3 MWc (hors secteurs sauvegardés ou sites classés) : déclaration préalable.
Supérieure à 3 MWc ou en sites protégés : permis de construire obligatoire, accompagné d’une étude d’impact (article L.122-1 du code de l’environnement) et d’une enquête publique (article L.123-1).
Préservation des terres agricoles : selon la circulaire du 18 décembre 2009, les projets photovoltaïques "n’ont pas vocation à être installés en zones agricoles, notamment cultivées ou utilisées pour des troupeaux d’élevage". Seuls les terrains non exploités depuis au moins 10 ans ou artificialisés (friches industrielles, anciennes carrières) sont éligibles. Les terres ayant bénéficié d’aides publiques agricoles sont exclues.
Maintien d’une activité agricole : lorsqu’une activité agricole est maintenue sous les panneaux (pâturage, cultures adaptées), elle doit s’inscrire dans un "réel projet agricole" avec une production effective, au-delà d’un simple entretien. Une analyse approfondie, incluse dans l’étude d’impact, et l’avis de la Chambre d’agriculture du Cher sont obligatoires.
Protection de l’environnement et du patrimoine : la charte insiste sur la préservation de la biodiversité, des paysages et du patrimoine culturel. Les zones inondables, les sites classés (comme les abords de monuments historiques) et les espaces à forte valeur écologique (pelouses calcicoles) doivent être évités. Une étude d’impact doit évaluer les effets sur la faune, la flore, les continuités écologiques et les paysages.


Quelles sont les bonnes pratiques pour un agrivoltaïsme durable dans le Cher ?
La charte propose des principes pour garantir un développement harmonieux de l’agrivoltaïsme, en cohérence avec les enjeux du territoire :
Privilégier les terrains artificialisés : la charte encourage l’utilisation de zones déjà artificialisées, comme les friches industrielles, anciennes décharges ou délaissés autour de Bourges. Ces sites permettent de limiter l’impact sur les terres agricoles, qui représentent 60% du Cher.
Intégrer les enjeux locaux dès la conception : les porteurs de projets doivent choisir des sites en tenant compte des usages du sol, du patrimoine naturel et culturel, et des paysages. Une concertation avec les acteurs locaux (collectivités, Chambre d’Agriculture, associations) est essentielle pour garantir l’acceptabilité sociale et environnementale.
Maintenir une production agricole viable : la charte précise que l’activité agricole sous les panneaux doit aller "significativement au-delà du seul entretien". Par exemple, le pâturage ovin ou la culture de plantes adaptées à l’ombre partielle (maraîchage, plantes médicinales) sont des modèles viables. Des expérimentations en Centre-Val de Loire montrent que l’agrivoltaïsme peut améliorer la résilience des cultures face aux sécheresses.
Prévenir les risques : les zones inondables, comme les bords de la Loire, sont inadaptées, car les panneaux peuvent aggraver les crues. Les risques d’éblouissement sur les routes (D955, D943) doivent être évalués, avec des solutions comme des panneaux anti-reflets.
S’inscrire dans les documents d’urbanisme : les projets doivent respecter les PLU et le SCOT du Cher. La charte recommande d’intégrer l’agrivoltaïsme lors de la révision de ces documents, comme celle pilotée par la communauté d’agglomération Bourges Plus, pour une approche cohérente.
En conclusion...
L’agrivoltaïsme représente une opportunité majeure pour les agriculteurs du Cher, combinant revenus complémentaires et contribution à la transition énergétique. En suivant les principes de la charte départementale de 2011, qui privilégie les terrains artificialisés, la préservation des terres agricoles et une approche concertée, les projets peuvent s’inscrire dans une dynamique durable.