Comment intégrer la biodiversité dans les projets agrivoltaïques : une opportunité pour l’agriculture française

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L’agrivoltaïsme, qui combine production agricole et énergie solaire, s’impose comme une solution innovante pour répondre aux défis climatiques et énergétiques. Mais au-delà de la production d’énergie renouvelable et de la rentabilité agricole, ces projets offrent une opportunité unique de préserver et d’améliorer la biodiversité. En France, où la souveraineté alimentaire et la transition énergétique sont des priorités, intégrer la biodiversité dans les projets agrivoltaïques est non seulement une obligation légale, mais aussi une démarche stratégique pour les agriculteurs et les développeurs.

Une obligation légale pour protéger la biodiversité

Depuis la promulgation de la loi APER (Accélération de la Production d’Énergies Renouvelables) en 2023, tout projet agrivoltaïque doit intégrer une analyse approfondie des impacts environnementaux. Cette obligation, inscrite dans le Code de l’environnement, impose aux porteurs de projets de réaliser des études d’impact menées par des bureaux spécialisés.

Ces analyses évaluent les effets sur la faune, la flore et les écosystèmes locaux, en s’appuyant sur des inventaires faunistiques et floristiques. L’objectif est clair : éviter, réduire ou compenser (méthode ERC) les impacts négatifs sur l’environnement. Par exemple, un projet peut être modifié pour éviter une zone à haute valeur écologique, ou des mesures comme la plantation de haies peuvent être mises en place pour compenser les impacts résiduels.

La biodiversité, définie comme l’ensemble des êtres vivants, leurs écosystèmes et leurs interactions, est une composante essentielle des projets agrivoltaïques. Elle garantit la durabilité des terres agricoles tout en limitant l’artificialisation des sols, un enjeu crucial pour préserver la souveraineté alimentaire française.

Les bénéfices concrets pour l’agriculture et la biodiversité

Les installations agrivoltaïques créent un microclimat favorable aux cultures et à l’élevage. Les panneaux solaires rotatifs, installés à plusieurs mètres de hauteur, génèrent un ombrage partiel qui réduit les températures de l’air et du sol (jusqu’à -2°C en période chaude) et limite l’évapotranspiration. En 2022, par exemple, le site pilote d’Amance a enregistré une réduction de 75% des jours de stress hydrique sous la canopée, protégeant ainsi les cultures comme le soja contre les aléas climatiques.

Cet ombrage favorise également la biodiversité. Les bandes non cultivées entre les structures photovoltaïques peuvent être valorisées comme des zones d’intérêt écologique (ZIE), accueillant des insectes pollinisateurs et auxiliaires des cultures. Ces espaces, souvent négligés, deviennent des refuges pour la faune locale, renforçant la résilience des écosystèmes agricoles. De plus, des études montrent que l’ombrage améliore le bien-être animal, en offrant des zones de confort pour le bétail lors des périodes de forte chaleur.

Nos conseils pratiques pour les agriculteurs et développeurs de projets agrivoltaïques

Pour les agriculteurs, l’agrivoltaïsme représente une opportunité de diversifier leurs revenus tout en adoptant des pratiques durables. Un bail emphytéotique de 40 ans avec un développeur fiable et expérimenté peut garantir une rémunération annuelle stable, sans frais d’installation pour l’exploitant. Il est crucial de collaborer avec des partenaires qui co-construisent les projets en tenant compte des besoins agricoles spécifiques, comme le passage des machines ou la compatibilité avec les cultures existantes.

Pour les développeurs, intégrer la biodiversité nécessite une approche rigoureuse. Les études d’impact doivent être réalisées en amont, en collaboration avec des experts agronomes et des scientifiques, comme ceux de l’INRAE. Les solutions dynamiques, telles que les panneaux solaires mobiles, permettent d’adapter l’ombrage aux besoins des cultures tout en minimisant l’empreinte au sol. Enfin, s’inspirer des projets pilotes, comme ceux de TSE à Verdonnet ou Brouchy, permet d’identifier les meilleures pratiques pour concilier agriculture, énergie et biodiversité.

Vers un avenir durable pour l’agriculture française

L’agrivoltaïsme ne se limite pas à produire de l’énergie verte : il s’agit d’un levier pour une agriculture résiliente et respectueuse de l’environnement. Les projets de recherche en cours, soutenus par l’observatoire de la biodiversité créé en 2024, apporteront des données précieuses pour optimiser ces installations. En intégrant la biodiversité, les agriculteurs et développeurs contribuent à un modèle agricole durable, capable de relever les défis climatiques tout en sécurisant les exploitations.

Sources :
https://www.tse.energy/articles/integrer-la-biodiversite-dans-les-projets-agrivoltaiques
https://www.wedemain.fr/business-au-vert-bpifrance/tse-energy-lagrivoltaique-au-coeur-de-projets-innovants/

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