L’agrivoltaïsme en grande culture : une solution viable pour l’agriculture française ?
Découvrez comment l’agrivoltaïsme en grande culture peut concilier production agricole et énergétique. Avantages, défis et cadre légal pour les agriculteurs et développeurs en France.
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L’agrivoltaïsme, qui combine production agricole et énergie solaire sur une même parcelle, suscite un vif intérêt en France, particulièrement dans le contexte des grandes cultures comme le blé, le maïs ou l’orge. Mais est-il réellement possible d’intégrer cette pratique dans ces systèmes agricoles à grande échelle sans compromettre les rendements ? Cet article explore les opportunités, les défis et le cadre réglementaire de l’agrivoltaïsme pour les agriculteurs français et les développeurs de projets.
Une réponse aux défis climatiques et économiques
Face aux aléas climatiques croissants – sécheresses, gels tardifs, canicules – les agriculteurs français recherchent des solutions pour renforcer la résilience de leurs cultures. L’agrivoltaïsme offre une réponse innovante. Les panneaux solaires, installés au-dessus des champs, protègent les cultures des excès de chaleur et réduisent l’évapotranspiration. Cela aura comme conséquence la réduction des besoins en irrigation. Une étude de l’INRAE menée en 2023 a démontré une économie d’eau pouvant atteindre 30% en maraîchage, un bénéfice transposable aux grandes cultures comme le maïs, particulièrement sensible au stress hydrique.
En parallèle, l’agrivoltaïsme génère un revenu complémentaire stable, estimé entre 1 500 et 5 000 €/ha/an, via des loyers versés par les développeurs de projets solaires. Ce modèle économique permet aux agriculteurs de diversifier leurs sources de revenus, un atout crucial dans un contexte de volatilité des prix agricoles. Pour les développeurs, l’agrivoltaïsme optimise l’usage des terres agricoles, évitant la concurrence avec les terrains non cultivés, souvent rares.
Un cadre légal strict pour protéger l’agriculture
Depuis la promulgation de la loi APER en mars 2023 et du décret du 8 avril 2024, l’agrivoltaïsme en France est encadré par un cadre juridique clair, garantissant que l’activité agricole reste prioritaire. Les installations doivent répondre à des critères stricts : la surface couverte par les panneaux ne doit pas excéder 40% pour les cultures, et la baisse de rendement agricole doit rester inférieure à 10% par rapport à une parcelle sans panneaux (parcelle témoin). De plus, les installations doivent être réversibles, avec des garanties financières pour assurer le démantèlement sans impact sur les sols.
Ce cadre protège les agriculteurs contre les dérives spéculatives, tout en rassurant les développeurs sur la viabilité des projets. Les Chambres d’agriculture jouent un rôle clé en accompagnant les projets, de la conception au suivi, pour garantir une intégration harmonieuse.


Les défis techniques et agronomiques
Malgré ses avantages, l’agrivoltaïsme en grande culture soulève des questions. Les panneaux solaires, souvent installés à 5 mètres de hauteur pour permettre le passage des engins agricoles, peuvent créer un ombrage partiel. Si une étude sur le maïs a montré une augmentation moyenne de 4,3% des rendements sur 39 ans grâce à une meilleure résilience face aux conditions climatiques, des pertes sont possibles les années à fort ensoleillement. Les développeurs doivent donc utiliser des technologies comme les panneaux orientables pour optimiser la lumière disponible.
De plus, les coûts initiaux d’installation, environ 1 M€/MWc pour des structures fixes, restent élevés, bien que partiellement compensés par des exonérations fiscales dans certains départements. Les agriculteurs doivent également s’assurer que les projets respectent les spécificités de leurs cultures, nécessitant une collaboration étroite avec les énergéticiens.
Une opportunité à saisir avec précaution
L’agrivoltaïsme en grande culture est non seulement possible, mais aussi prometteur, à condition de respecter les bonnes pratiques. Pour les agriculteurs, il offre une protection contre les aléas climatiques et une source de revenus stable. Pour les développeurs, il représente une opportunité d’investir dans des projets durables alignés avec les objectifs de la transition énergétique. Cependant, un suivi agronomique rigoureux et une planification concertée sont essentiels pour garantir que l’agriculture reste la priorité.
En conclusion, l’agrivoltaïsme en grande culture peut transformer les exploitations françaises en modèles de résilience et de durabilité, à condition d’adopter une approche équilibrée et encadrée. Agriculteurs et développeurs, saisissez cette opportunité pour cultiver l’avenir !
Sources :
https://www.fermesolaire.fr/magazine/comprendre-lagrivoltaisme-en-grande-culture
https://www.perspectives-agricoles.com/rendement-et-qualite-quels-effets-de-lagrivoltaisme-sur-les-cultures
https://www.inrae.fr/dossiers/agriculture-forets-sources-denergie/lagrivoltaisme-voie-lavenir
https://www.terreetlac.com/agrivoltaisme/